« Le signe est une fracture qui ne s’ouvre jamais que sur le visage d’un autre signe ». Roland Barthes
La civilisation urbaine a pour « Milieu naturel » l’Architecture ; vers quelque direction que le regard se tourne, en quelque lieu que le geste s’accomplisse, c’est d’abord elle qui est rencontrée, à une fréquence telle que le conscient l’oublie et que seul le subconscient continue à enregistrer les agressions ou les actions bénéfiques de l’environnement. Aussi est-il essentiel de prendre conscience que, avant d’être témoin, l’environnement architectural est d’abord acteur ; et que c’est à ce titre là au moins que l’indifférence est grave et coupable ; car si l’on peut croire encore que les sociétés modernes n’ont pas besoin du témoignage architectural de ce qu’elles sont, il devient coupable de penser et d’agir vis-à-vis de l’architecture comme si elle n’imprimait pas fortement sa marque sur ceux qui la vivent et la perçoivent. L’Architecture marque toujours l’homme, aussi indifférent soit-il à sa perception, aussi modeste et discrète soit-elle à vouloir être perçue. C’est en ce sens que l’on peut dire qu’une architecture exprime, et encore mieux incarne, une culture, une société ; c’est en ce sens qu’il est essentiel de voir que l’acte de bâtir est, bien au delà du bâti, un acte culturel.
Extrait : Thierry Merlot.
No comments:
Post a Comment