Saturday, September 21, 2024

Libreville 2

Libreville doit être une métropole polycentrique c’est-à-dire une constellation de centres urbains qui regrouperont un maximum de fonctions afin de réduire les déplacements et la circulation d’une extrémité à une autre de la ville.Chaque pôle doit être en mesure de fournir quatre-vingts pour cent de services urbains pour en rendre la vie des citoyens indépendants des déplacements de plus de cinq kilomètres.

Notre proposition qui concerne le Nord de Libreville veut régler le problème de l’effilochement continu du bassin forestier du parc d’Akanda en bloquant l’étalement urbain et en créant les conditions d’une organisation urbaine concentré, efficace, aussi bien sur le plan spatial, économique, social et environnemental.Nous y sommes arrivés en créant une ville en mesure de croître verticalement, en se « contractant » plutôt qu’en s’étalant indéfiniment.D’un point de vue environnemental et urbain, nous en tireront plusieurs avantages, à savoir :Bloquer l’érosion du parc 2.      Créer les conditions  d’une synergie de proximitéentre le parc et la ville qui permettra l’extension des activités d’une économie touristique et environnementale à l’intérieur du parc, étant donné sa proximité avec la ville et réciproquement la valorisation d’un urbanisme environnemental et d’une meilleure qualité de l’expérience et de la vie urbaine évelopper une identité urbaine de ville écologique en normant son architecture avec une exigence de qualité environnementale et de performance énergétique des bâtiments et de l’habitat urbain en général

4.      Marketer une qualité de vie urbaine proche de la nature et harmoniquement fonctionnel avec la nature et l’environnement, dont l’image globale de la nation pourra tirer profit

5.      Contribuer à la reconstruction du lien des citadins avec leur culture de Forêt dans un contexte de projection dans la modernité et de la promotion des valeurs de la culture, des arts et des traditions gabonaises comme atouts d’intérêt économique et touristique

6.      Créer les conditions du développement d’une économie urbaine, tertiaire et technologique par la concentration d’infrastructures et de bâtiments fonctionnels et hypermodernes dans un circuit court qui permettra l’éclosion de synergies portant à l’innovation.

 Une ville concentrée, novatrice, performante, attractive, moderne et locale

 La ville concentrée réduira les coûts des infrastructures et permettra leur meilleure performance économique, une facilité d’entretien et un meilleur retour d’investissement.  Donc une plus grande qualité de vie. Son assainissement par du tout à l’égout et une valorisation systématique des déchets urbains seront la norme et les domaines d’innovation et de performance de son économie.

 Elle sera énergétiquement alimentée en grande partie par des énergies vertes (solaires, éolienne et biomasse)

 Dans sa composition cette ville comprendra tous les services déconcentrés de toute l’administration centrale, des centres commerciaux, des marchés de grossistes et de détails, une université, des hôpitaux, plusieurs établissements d’enseignement secondaires, primaires et de la petite enfance, des équipements de loisirs pour toutes les tranches d’âges, des logements d’habitat social, d’habitat moyens et de standings, de centres directionnels et un quartier d’affaires, des pépinières de création d’entreprises et de centres de coworking et services d’aide à l’auto-emploi de jeunes diplômés, une marina avec plusieurs hôtels de haut standings, un port de plaisance et une capitainerie, etc.

Une ville pour trois cent mille habitants

 Cette ville s’étant sur quatorze mille hectares et pourra accueillir jusqu’à trois cent mille habitants à l’horizon 2050 en absorbant les 30 à 40% de la croissance attendu de Libreville. Son cadre organisé et normé permettra de faire de cette croissance un atout plutôt qu’un handicap.

 La gestion urbaine de cette ville pourra ainsi constituer une rupture et être le champ d’expérimentation dans la recherche de modèle de performance à divulguer progressivement au reste du pays.

 L’architecture urbaine de cette ville


 Le schéma urbain adopté dans la conception de la trame de cette nouvelle ville se veut un compromis entre la maille orthogonale régulière issu du cardo et decumanus maximus romain et rendu célèbre par Manhattan et l’approche pittoresque des romantiques anglais de la « Garden city movment », théorisée par E. Howard et expérimenté par Raymond Unwin à Letchworth et Welwyn Garden City, au début du siècle dernier.

 Le trait de côte de la baie nord d’une part et la tangente diagonale issue de l’allongement de la lisière de l’arborétum ont formé le tracé directeur de cette maille particulière.

 La nouvelle forme urbaine naît moins de la surimposition colonisatrice de la grille, tel le cas à Manhattan, que du Genius loci, dans ce cas.

 De plus la courbe permanente et régulière alliant pittoresque et régularité conjugue bien la recherche d’efficacité dans la gouvernance du territoire que prônaient les romains, à la recherche de la beauté par la surprise et la découverte chère à Camillo Sitte.

 Cette ville produira une originalité locale et un schéma qui fera référence, comme l’a été le cas de nombreux schémas urbains novateurs.

 Tout tissu urbain à succès est nécessairement en tension entre régularité et accident ou exception, ce qui donne lieu à la production de « centralité » d’où naît le Forum chez les romains, fulcrum constitutif d’organisation du centre physique de la citoyenneté et de sa gouvernance.

Dans notre cas, le lieu de la centralité est formé par l’intersection de la maille avec l’axe Est/Ouest qui part de l’extrémité ouest du site, à partir de la jetée reliant la terme ferme à l’îlot brise-lames en protection des vagues et des remontées des marées de l’Océan Atlantique, vers l’autoroute rectiligne en connexion avec l’axe interurbain reliant cette nouvelle ville au nouvel aéroport en projet à Andem.

A l’extrémité de ce champ tri-boulevard se trouve l’entrée de la ville, marqué par un pont haubané enjambant le bras de mer élargi qui enclos la ville dans sa partie orientale en bloquant son débordement dans le parc.

Ce triple boulevard constitue un champ, large de 200 mètres et long de 6 kilomètres.

Cet axe se triple en trois boulevards rectilignes qui constitueront le Forum majeur d’activités publiques, civiques et commerciales. Leur architecture se développera en horizontal afin de souligner la linéarité et la force de cet axe et son renvoi à des horizons aux caractères intemporels, coïncidant à la courbe solaire et à la ligne de l’équateur qui traverse la Nation Gabonaise, du lever du soleil à son coucher, sans obstruction, admirablement exposée par cette scénographie urbaine.

Le tissu urbain projeté est un équilibre entre horizontalité général du bâti et verticalité spectaculaire et ponctuelle, en guise de contrepoints, marquée par autant de gratte-ciels individuels destinées à encadrer la nouvelle forme urbaine, dans ses axes majeurs et dans ses points d’intensité, comme dans ses marges critiques.

Ces éléments verticaux se dressent tels de soldats ou « d’esprits protecteurs », en sentinelles de la cité.

Dans leur futur développement architectural, ces tours constitueront autant d’occasion pour la traduction en forme architecturale de l’iconographie de la statuaire traditionnelle gabonaise, dont les canons esthétiques, à l’instar des masques Ngil Fang, Kota et Obamba, ont eu un impact globalement célébré dans le monde des arts modernes.

 D’autre part, deux tours principales, les plus hautes, de 45 et 25 étages formeront un canyon à l’extrémité ouest du schéma en marquant la « porte virtuelle » de la nation gabonaise renaissante.

 Les îlots urbains seront marqués par la présence d’aménagement de paysage et d’espaces verts, qui constitueront de projets particuliers, en charge par des spécialistes du paysages et encadrées et normés par le plan d’urbanisme de cette nouvelle ville, autant que pour son édification en général.

 L’Aménagement de paysage comprendra le traitement particuliers et détaillée de tous les éléments de l’espace public afin d’arriver une maîtrise totale de l’espace physique, des VRD, du mobilier urbain et de la construction de cette ville en cohérence avec les objectifs de maîtrise de son développement et de son cadre de vie, comme indiqué plus haut.


Jean Pierre Maissa

Dr, Architecte, Urbaniste